Pourquoi toutes les bouteilles en verre ne sont pas réemployables ?

Vous avez peut-être reconnu notre pastille jaune « Je suis consignée » ou même le pictogramme national du réemploi sur vos boissons préférées. Mais toutes les bouteilles en verre ne l’arborent pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que tous les emballages en verre ne sont pas (encore) réemployables. Voici quelques éléments pour comprendre les enjeux.

Les bouteilles réemployables doivent correspondre à un cahier des charges très strict qui répond aux contraintes techniques du réemploi : il faut d'une part que la bouteille elle-même soit considérée comme réemployable, mais aussi que son étiquette soit apte au réemploi. Faisons le point.

L'importance de la conception de l'étiquette

Une bouteille réemployée doit être lavée avant de pouvoir être rachetée par un producteur pour être réembouteillée. Ce lavage va consister à nettoyer l'intérieur de la bouteille, mais aussi à en décoller l’étiquette.

Pour que l'étiquette se détache facilement, plusieurs conditions sont nécessaires :

• L'utilisation d'une colle adaptée (hydrosoluble)
• L'utilisation d'un papier compatible (afin que la solution de lavage puisse traverser le papier pour agir sur la colle)
• Un design d'étiquette qui ne la rende pas imperméable : certains aplats d’encre, les vernis, dorures à chauds ou autres films plastiques et métalliques peuvent sceller la surface de l'étiquette et rendre difficile la pénétration de la solution.
• Une forme adéquate : l'étiquette se décolle d'abord par les bords, il faut donc éviter d'imprimer les contours de l'étiquette, et privilégier des dimensions raisonnables (une étiquette trop grande serait plus difficile à décoller).

Ces différents éléments vont faire toute la différence lors du passage de la bouteille dans la laveuse : détacher une étiquette peut prendre une dizaine de minutes contre quelques dizaines de secondes selon sa conception... Et malheureusement, certaines étiquettes (qui ne correspondent pas aux caractéristiques que nous venons de lister) ne partiront jamais complètement au lavage, ce qui empêchera la bouteille d'être réemployée.

L'importance du choix de la bouteille

Une bouteille destinée au réemploi doit avant tout être robuste : elle va être transportée, lavée, réembouteillée... de nombreuses fois, il faut donc qu'elle reste intacte le plus longtemps possible même après plusieurs boucles d'utilisation.

Les bouteilles réemployées doivent aussi être standardisées. Pourquoi ? Prenons l'exemple d'un vin produit en Alsace qui serait consommé à Marseille, et dont la bouteille vide serait collectée par L'INCASSABLE dans l'un de nos magasins partenaires. Si cette bouteille a un format unique et original que seul ce producteur alsacien utilise, alors une fois lavée, il faudra renvoyer cette bouteille à l'autre bout de la France à ce même producteur, ce qui aura un impact écologique inutile. Si en revanche ce producteur a pris le soin d'utiliser une bouteille standard, alors une fois lavée, nous pourrons ramener cette bouteille à l'un des viticulteurs de notre territoire, pour que le circuit de réemploi reste aussi court et vertueux que possible !

La standardisation facilite aussi le tri des bouteilles par format avant leur passage en laveuse et simplifie la logistique des collectes, du stockage et du retour des bouteilles au producteur.

Au final, cette standardisation permet de faire baisser le coût d’une bouteille réemployée, tout en optimisant son impact écologique.

Une gamme standard nationale a donc été élaborée à l'initiative du Réseau Consigne (devenu depuis le Réseau Vrac & Réemploi), afin de proposer un choix de bouteilles aptes au réemploi. Le pictogramme du réemploi permet de les identifier à l'échelle nationale.

L'accompagnement des producteurs

Les opérateurs de filière comme L'INCASSABLE fournissent une expertise technique aux producteurs qui souhaitent passer au réemploi, afin de les accompagner dans le choix de leurs bouteilles et l'élaboration de leurs étiquettes. Cet accompagnement permet une certification de la démarche pour obtenir l'autorisation d'utiliser le pictogramme national du réemploi.

Vous êtes un producteur de bière, vin ou jus de fruits basé dans les Bouches-du-Rhône ou le Vaucluse et vous souhaitez vous impliquer dans la démarche de réemploi des bouteilles en verre ? L'INCASSABLE propose une solution clé en main pour vous faciliter la tâche. N'hésitez pas à nous contacter, nous serons ravis de vous accompagner dans toutes les étapes du parcours.

Si vous êtes dans un autre département, sachez que FRANCE CONSIGNE réunit 10 opérateurs à l'échelle nationale (dont L'INCASSABLE) qui travaillent conjointement pour développer le réemploi des emballages en verre dans toute la France. N'hésitez pas à contacter nos collègues des autres territoires !